Ton besoin tu questionneras Avant de lancer la moindre maquette, prends le temps de te demander si le support est vraiment nécessaire. C’est là qu’intervient la fameuse règle des 3U : Utile, Utilisé, Utilisable .
Est-ce que ce document est réellement utile pour ton audience ? Sera-t-il effectivement utilisé et non oublié au fond d’un tiroir ? Est-il facilement utilisable, c’est-à-dire clair, lisible, pratique ? Si la réponse est non à l’un de ces trois points, c’est qu’il existe sûrement une alternative plus pertinente. Peut-on le remplacer par du numérique ? Concevoir une affichette plutôt qu’un catalogue ? Trop souvent, on réalise et on imprime par habitude. Or, 80 % de l’impact environnemental d’un support se joue dès sa conception. Alors, prends le temps de réfléchir. Promis, ça fait du bien.
Un format malin tu sélectionneras Le format A4 n’est pas une punition. Les formats standards permettent une meilleure utilisation des feuilles par l’imprimeur, donc moins de chutes , moins de gaspillage. Envie d’originalité ? Parles-en avec ton imprimeur : un format un poil ajusté peut faire des miracles pour l’optimisation papier.
Des typos sobres et graphismes allégés tu choisiras On ne le sait pas toujours, mais certaines polices sont de vraies gloutonnes en encre. D’autres sont, au contraire, frugales. Ryman Eco, EcofontVera ou même notre bonne vieille Garamond consomment moins.
Tu imprimes beaucoup ? Adopte une typo mince. En plus, c’est tendance ! Côté images, mieux vaut privilégier une illustration forte et pertinente plutôt qu’une galerie entière de photos purement décoratives. Les visuels vectoriels apportent souvent un impact graphique tout en réduisant la consommation d’encre et de papier. Et pour éviter les aplats denses qui saturent la page, tu peux recourir à des trames graphiques ou réduire l’intensité de tes aplats : une teinte à 30% par exemple, c’est pastel et c’est joli tout plein ! Cette astuce donne du rythme à la mise en page tout en économisant pas mal de matière première. L’environnement et ton budget te diront merci.
Une maquette légère et lisible tu bâtiras Non, "graphisme épuré" n’est pas synonyme de "vide sidéral". C’est juste un choix malin : moins d’encre, moins de bazar, plus de lisibilité. La clarté, ça aide ton message à percuter sans devoir coller des effets 3D dépassés ou des textures clinquantes. Pense accessibilité : des contrastes qui claquent, une taille de texte lisible par mamie et ton collègue astigmate, et des blocs bien aérés. Et si un jour l’envie de justifier ton texte te prend… respire un bon coup et aligne à gauche. T’inquiète pas, tout ira bien !
La complexité du fichier tu allégeras Des fichiers de création trop lourds peuvent vite devenir un cauchemar logistique et technique. Évite qu’ils pèsent une tonne. Supprime les calques fantômes, fusionne ceux qui ne servent plus à rien, et oublie les images en ultra HD si tu n’imprimes pas une bâche de stade. Simplifie aussi les tracés vectoriels tarabiscotés qui rendent fou ton ordi et l’imprimeur.
Résultat : des fichiers légers, rapides à envoyer, faciles à imprimer et zéro migraine au moment de la production. Clair, propre, efficace : c’est ça, l’éco-design qui fait sourire.
Papier vertueux et encres « veggie » tu préféreras Non, un papier recyclé ne ressemble pas toujours à du carton à pizza : il existe des papiers recyclés très qualitatifs, y compris en version chic et luxe. Pour bien choisir, vérifie les certifications sérieuses comme FSC, PEFC ou l’Ecolabel européen, pense local (moins ça voyage, mieux c’est), et évite les grammages trop lourds sauf si tu veux en faire un pare-soleil pour voiture. Côté encres, mise sur les formules végétales, un peu comme le lait d’avoine de l’imprimerie : moins de solvants toxiques, plus de recyclabilité, et toujours un joli rendu. Essaie aussi de limiter les UV, les vernis paillettes et les dorures qui font joli mais compliquent le tri. Et attention aux aplats de couleur qui engloutissent des litres d’encre pour un effet parfois discutable. Mieux vaut réserver ces finitions tapageuses aux cas vraiment justifiés, et garder une approche sobre qui respecte la planète… et ton budget impression.
Un imprimeur vertueux tu fréquenteras Imprim’Vert, ISO 14001, Print Ethic… Ceslabels ne sont pas juste pour frimer. Ils garantissent des pratiques responsables : moins de déchets, plus de traçabilité, et des machines plus propres que la cuisine d’un restaurant étoilé. Et en bonus : un imprimeur local, pour éviter au camion de faire le Tour de France.
Ta logistique tu optimiseras Évite d’imprimer 1 000 rapports annuels s’il en est resté 300 dans les cartons l’an dernier. Optimise les expéditions(proximité, tirs groupés) et surtout, évite le suremballage. Pas de film plastique, pas trop de petits lots, choisis des emballages recyclables. Et pourquoi pas une distribution plus ciblée, en lien avec les vrais usages ?
L’objectif : que le support arrive à bon port, et surtout, qu’il soit lu . Oui, lu.
Le tri final tu anticiperas Dès la conception, pense à la fin de vie de ton support. Pas de plastification recto-verso, pas de finitions gravées dans le marbre (ou même le papier). Et surtout : indique bien comment le trier. Info-tri claire = recyclage facilité = impact réduit. Et si ton flyer peut devenir une carte postale ou un marque-page ? Jackpot !
Ton impact tu mesureras Pas besoin d’un diplôme en analyse du cycle de vie pour progresser. Analyse ce que tu as fait, écoute ton imprimeur, tes clients, tes collègues. Et documente : qu’est-ce qui a bien marché ? Qu’est-ce qui a fait flop ? Tu deviendras un(e) éco-concepteur(trice) éclairé(e), padawan du print responsable.
L’éco-conception, ce n’est pas (juste) une check-list ou un concept à la mode. C’est un état d’esprit. Il y a mille manières de faire mieux, plus sobre, plus juste. Et non, tu ne devras pas sacrifier la créativité. Juste, apprendre à composer avec de nouvelles règles du jeu. Car oui : l’impact commence bien avant l’impression… et il peut être sacrément positif !